La compassion : rencontrer et aimer l'autre

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Aujourd’hui, nous te proposons de lire un article :

https://thejesuitpost.org/2017/02/the-struggle-to-encounter-the-other/

 

Il est difficile de ne pas remarquer le thème de « l’autre » dans les nouvelles récentes : refugiés et migrants, protestations, tensions des communautés présentes dans notre pays, et les innombrables cas de violences. Même si l’on ne voit pas une lutte ouverte, cela créé une séparation entre nous et « les autres ».

 

Heureusement je suis Cajun. Alors quand ma foi me donne le défi de la miséricorde, à rencontrer et à aimer l’autre, ça marche. C’est en tout cas ce que je pensais jusqu’à récemment.

Qu’est-ce qu’un Cajun tu te demandes? Pense Louisiane du Sud, les marais, les écrevisses, la bonne nourriture, l’hospitalité, la gentillesse et une sorte de folie dans la joie : boucheries,  zydeco, fais do dos, et Mardi Gras—Laissez les bon temps rouler!  L’hospitalité et la gentillesse sont câblées dans la culture. Plusieurs fois, étant invité dans une maison pour une courte visite, on m’a proposé un goûter. Malgré mon refus, je me suis toujours retrouvé avec un grand bol de gombo dans les mains ! L’hospitalité et la gentillesse n’ont plus de secret pour moi tellement j’y suis habitué, mais parfois j’aimerais aussi dire que je suis habitué à l’offrir aux autres.

 

***

J’ai apporté cette expérience avec moi l’année passé dans mon travail avec des personnes souffrant de dépendances et sans-abris. Avant de commencer ce boulot, j’ai beaucoup étudié les dépendances et ce qui conduit certaines personnes à devenir sans-abris. Je connaissais toutes les statistiques, les chiffres, les tendances, mais pas « l’autre ».

Mon travail a commencé avec un début quelque peu maladroit. Je voulais faire quelque chose pour aider ces personnes, mais ce n'était pas là où était leur besoin premier. J’ai pensé que l’idée de « faire quelque chose » les rendraient « fixe » et résoudrait leurs problèmes. J'ai essayé, à défaut de mes racines « Cajun », d’offrir l’hospitalité et la gentillesse.C’est un homme appelé Chris qui a gâché mes plans.

« Chris, comment s’est passé ta journée? », ais-je demandé poliment.

Il a répondu. « Bien »

Un autre jour j’ai demandé : « Chris, est ce qu’il y a quelque chose que je peux faire pour toi? As-tu besoin de quelque chose? » Il me répond : « Non mec, je suis OK ».

Une ou deux semaine plus tard, j’ai demandé, « Est ce que tu as besoin quelque chose qui vient du centre? Puis-je t’aider à prendre une direction? » Il m’a regardé et il m’a dit : « Non, je vais bien ».

Rien ne fonctionnait. Rien que je puisse faire qui me semblait approprié ou utile.

Rien.

Après des semaines sans avoir avancé davantage avec lui, j’ai demandé, « Chris, je peux m’asseoir ici? » Il m’a regardé et a souri soupçonneusement : « OK ».

En m’asseyant, je rencontre alors un homme qui a le même âge que moi. Il a deux enfants qu’il aime beaucoup. Face à la difficulté de concilier son travail avec sa famille, il est devenu dépendant à la drogue, et a fini dans la rue. J’ai réalisé qu’il n’était pas un échec mais un homme qui aimait profondément ses enfants. Plus que tout au monde, il voulait être « clean » pour qu’il puisse leur montrer son amour.

La gentillesse et l’hospitalité n’étaient pas ce que Chris voulait et avait besoin. Il voulait parler de ses enfants et de son histoire. Il voulait prendre du temps avec quelqu’un pour parler de son humanité et de ses blessures.

Finalement, mon travail au centre s’est transformé en conseil pastoral. Je travaillais sur des stratégies d’adaptation, des évaluations mais surtout j’étais à l’écoute des personnes et j’avais reconnu leur humanité.

Ce que Chris et les autres avaient besoin c’était de leur rappeler qu’ils étaient aimés et qu’ils étaient humains. J’écoutais leurs joies et leurs peines. Je leur montrais la miséricorde: l’amour authentique. La vérité c’est que la miséricorde est beaucoup plus difficile que la gentillesse et l’hospitalité.

Même si je connaissais les sujets comme l’économie, l’addiction et la loi, ça ne voulait pas dire que je connaissais la miséricorde. Je ne l’ai compris qu’après, en écoutant les histoires de ces personnes. Et cela a brisé mon cœur. La vie et l'histoire de Chris étaient beaucoup plus désagréables que les faits, et parfois il était difficile d'entendre certains des combats qu’il vivait.

Je suis Cajun. J’ai grandi avec de la bonne nourriture, des célébrations et de la joie de vivre. J’ai été éduqué à être poli, gentil et accueillant mais ce n’était pas la miséricorde. Être Cajun n’est pas suffisant. Je suis Chrétien et je suis aussi appelé à être une personne plus accueillante et gentille. J’ai besoin d’aimer l’autre. Si être Chrétien fait partie de mon identité, je suis conçu pour la miséricorde. D’être assis à côté de l’autre, de rencontrer Chris et d’écouter ses histoires. Je suis appelé à la compassion : de rencontrer et d’aimer l’autre.

Prière de la communauté

"Merveille que je suis, merveille que tes œuvres" Ps139

Seigneur, Merci pour la merveille que je suis. C'est Toi qui m'as créé, à Ton image. Tu désires pour moi le meilleur. Devant mes faiblesses et la pauvreté de mon cœur, je me remets entre tes mains. Car Toi seul peut me restaurer. Tu m'as racheté par la croix Viens demeurer en moi et me rendre semblable à Toi. Amen.

Merci ! 204 personnes ont prié

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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