« Restez éveillés »
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s'alourdisse dans les beuveries, l'ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l'improviste comme un filet ; il s'abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d'échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l'homme. » (Lc 21, 34-36)
Voici que je viens sans tarder
L'âme entretient avec elle-même un dialogue intérieur.
Quelle est donc cette douceur qui, parfois, lorsque je songe à mon amour, se met à me toucher et m'attache avec tant de véhémence et de suavité ? C'est comme si j'allais m'être enlevée à moi-même pour être ravie je ne sais où. Soudain, je me trouve nouvelle et toute changée, et voici que je me mets à me sentir bien, au-delà de ce que je saurais en dire. Ma conscience se réjouit, j'oublie la peine de toutes mes misères passées, mon esprit exulte, mon intelligence s'éclaire, mon cœur s'illumine, mes désirs sont pleins de gaieté, je me vois alors être ailleurs sans savoir où, comme si je tenais quelqu'un en moi dans les étreintes de l'amour, et que je m'efforçais de toutes mes forces de le retenir pour toujours, et de ne jamais le perdre. Est-ce lui, mon Bien-aimé ? Dis-le-moi, je t'en prie, pour que je sache si c'est lui, pour que s'il vient de nouveau, je le supplie de ne pas se retirer, mais de demeurer toujours. — En vérité, c'est lui, c'est ton Bien-aimé qui te visite. Mais il vient invisible, il vient caché, il vient insaisissable. Il vient pour te toucher, mais non pour être vu de toi ; il vient pour t'avertir, mais non pour être saisi par toi ; il vient non pas pour se donner totalement, mais pour s'offrir en avant-goût, non pour combler le désir, mais pour provoquer ton attachement.
Hugues de Saint-Victor
(Traduction inédite de Max de Longchamp pour Magnificat.)
D'une noble famille de Saxe, Hugues († 1141) fut prieur de l'abbaye canoniale parisienne de Saint-Victor, foyer de la culture humaniste et patristique du xiie siècle. / De arrha animae, traduction inédite de M. de Longchamp pour Magnificat.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6