« Il parlait du sanctuaire de son corps »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean
Comme la Pâque juive# était proche, Jésus monta à Jérusalem. Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d'ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » Ses disciples se rappelèrent qu'il est écrit : L'amour de ta maison fera mon tourment. Des Juifs l'interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.
Aussi, quand il se réveilla d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ; ils crurent à l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite. (Jn 2, 13-22)
Le temple qui est en nous
Dieu est un bien infini, source, origine et fontaine de tout bien, intimement présent à notre âme au sommet de notre esprit, où il a imprimé et gravé son image sacrée, y faisant sa demeure comme en son temple, son trône et son petit palais terrestre. Et quoiqu'il gouverne, modère et régisse par sa providence universellement le monde entier, il est néanmoins attentif à ce qui est du bien et du salut de chacun de nous en particulier, comme s'il était véritablement oublieux de tout autre et n'eût que nous seul à pourvoir. Car, comme une sentinelle attentive posée en notre esprit, il nous observe et regarde tous nos mouvements, pensées et désirs ; il voit où est, d'où vient et où va notre cœur, à quoi il tend, vers quoi il aspire, quelle est la racine de toutes nos œuvres et intentions.
Si bien qu'il n'est pas besoin de chercher Dieu loin de nous : il nous est toujours présent au sommet de notre esprit, extrêmement désireux de se communiquer à nous par l'infusion de ses grâces.
Le plus grand bien que nous puissions acquérir, c'est qu'en tout lieu et en tout temps, tant que faire se peut, nous ayons ce vrai témoignage en notre intérieur que notre cœur, nos pensées, nos désirs et nous-mêmes tout entiers sommes vraiment devant Dieu, et qu'en toute chose il nous voit, nous considère et observe sans cesse, pénétrant les plus intimes secrets de notre âme.
Constantin de Barbançon
Entré chez les capucins de Bruxelles en 1600, Constantin de Barbançon († 1631) fut prédicateur et directeur spirituel en Rhénanie et grand théologien de la mystique.
Jésus (1893), Émile Munier (1840-1895), Collection privée. © Christie's Images / Bridgeman Images.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6