En Chine : Premières religieuses contemplatives dans la partie « officielle » de l’Eglise catholique.

Le 1er mai dernier, fête du travail et fête de Saint Joseph Artisan, plusieurs évêques et une cinquantaine de prêtres ont béni la fondation d’un monastère de religieuses contemplatives à Lin Tou, dans le diocèse de Yuci (Jinzhong), au Shanxi. Dans un pays où les autorités en place ne permettent à des communautés religieuses d’exister que dans la mesure où elles sont activement engagées dans un travail socialement productif, c’est la première fois depuis la mise en place du régime communiste, en 1949, qu’un tel monastère est fondé au sein de la partie « officielle » de l’Eglise catholique.

Au pied des bâtiments qui abritent désormais les religieuses, la foule des fidèles était nombreuse ce 1er mai. Environ 1 700 catholiques avaient fait le déplacement jusqu’à cette colline verdoyante du district de Lin Tou où se dresse désormais « le monastère du jardin de Saint Augustin ». L’évêque de Taiyuan, Mgr Paul Meng Qinglu, et l’évêque de Yuncheng, Mgr Wu Jinwei, à la tête de deux diocèses voisins de celui de Yuci, présidaient la messe d’inauguration du monastère. Tous deux en communion avec Rome, ils étaient entourés d’une cinquantaine de prêtres et ont lu la bénédiction envoyée du Saint-Siège pour l’occasion. Le directeur du Bureau local des Affaires religieuses ainsi que le secrétaire local du Parti communiste étaient présents dans l’assistance et ont félicité les religieuses à l’issue de la cérémonie. Ainsi que l’écrit le Sunday Examiner, journal du diocèse de Hongkong dans son édition datée du 24 mai, « des personnes venues d’au moins huit diocèses alentour s’étaient rassemblées pour ce qui est considéré comme une occasion toute particulière : une maison de prière contemplative, dimension constitutive de la présence de l’Eglise dans n’importe quel autre pays, était de retour en Chine ».

L’origine de la fondation de ce monastère remonte à plusieurs années, lorsqu’une religieuse du diocèse de Yuci, Sœur Mary Niu Shufen, fut envoyée par sa congrégation en formation à l’étranger. Membre d’une congrégation diocésaine – pouvant donc avoir droit de cité au sein de la partie « officielle » de l’Eglise –, Sœur Niu fut accueillie par un monastère de religieuses augustines du Sussex, en Angleterre. C’est au sein de ce monastère puis dans un second, en Irlande, qu’elle nourrit le projet de revenir en Chine fonder un couvent de religieuses contemplatives.

Si plusieurs initiatives existent déjà en Chine continentale en matière de présence contemplative (1), elles s’en tiennent à une très grande discrétion. Pour la partie « officielle », les structures en place restent limitées par la vision que le gouvernement a des ordres contemplatifs : considérés comme étant en-dehors de la vie sociale, ces ordres n’apportent pas de valeur socialement productive à la société. Dans un système où la personne n’est considérée qu’au sein d’un système collectif de production, ils n’ont donc pas leur place. Les autorités se méfient de plus des liens que les religieux chinois pourraient entretenir avec les ordres religieux internationaux. L’œuvre portée par Sœur Niu et ses consœurs n’en apparaît que plus originale.

Lors de la cérémonie du 1er mai, une personnalité était absente. Il s’agit de l’évêque de Yuci, sur le territoire duquel le monastère est implanté. Agé de 90 ans, Mgr John Baptist Wang Jin est aujourd’hui alité en soins intensifs. Consacré évêque en communion avec Rome en 1999, il a pourtant joué un grand rôle pour permettre la concrétisation du projet porté par Sœur Niu, aujourd’hui âgée de 51 ans. Emprisonné de 1960 à 1980, dont dix ans placé à l’isolement total, il s’est exprimé en ces termes il y a quelques années : « Lorsque Sœur Mary Niu s’est ouverte à moi de son rêve de mener une vie contemplative, mes années passées à l’isolement me sont revenues d’un coup à l’esprit et, aussi douloureux ce souvenir fût-il, j’ai vu le point commun qui nous unissait. C’est une grâce d’avoir reconnu et compris son appel à fonder un monastère contemplatif car la seule chose qui m’a été laissée durant ces années de prison, c’est la contemplation. »

Après son départ d’Angleterre et son retour en Chine, Sœur Niu a patiemment construit son projet, réunissant des religieuses partageant son idéal et cherchant des fonds pour mener à bien la construction du monastère. Aujourd’hui, deux religieuses sont à ses côtés ; Sœur Shi Kemin et Sœur Wang Li.

Le 1er mai dernier, Sœur Niu a souligné combien le monastère « n’était pas [son] œuvre mais l’œuvre de Dieu » (2). Elle a aussi chaleureusement remercié les soutiens, notamment financiers, reçus de l’étranger.

Le P. Eamonn O’Brien, missionnaire irlandais de Saint-Colomban, était également sur place ce 1er mai. Directeur de Cultural Exchange with China, une œuvre anglaise dédiée à l’aide à l’Eglise catholique en Chine, il a remercié l’ensemble des soutiens réunis à l’étranger pour financer le monastère, non sans omettre de souligner que l’œuvre n’était pas achevée. « Alors que ce petit noyau de religieuses commence sa mission en tant que communauté contemplative active, des fonds sont encore nécessaires pour assurer sa subsistance au quotidien et tout particulièrement pour finir la maison pour personnes âgées qui, une fois achevée, constituera une source de revenus [pour le monastère] », a-t-il déclaré.

Attaché à suivre la règle de saint Augustin, le monastère accueillera un centre catéchétique et un centre de retraite. Adjacent aux bâtiments conventuels, une maison pour personnes âgées et pour infirmes ouvrira bientôt ses portes.

(eda/ra)

Premières religieuses contemplatives dans la partie « officielle » de l’Eglise catholique

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