"Les cheveux de votre tête sont tous comptés" (Lc 12,1-7)

Image de la publication

Chant final: "Je veux chanter ton amour, Seigneur" par la communauté de l'Emmanuel

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
comme la foule s’était rassemblée par milliers
au point qu’on s’écrasait,
Jésus, s’adressant d’abord à ses disciples, se mit à dire :
« Méfiez-vous du levain des pharisiens,
c’est-à-dire de leur hypocrisie.
Tout ce qui est couvert d’un voile sera dévoilé,
tout ce qui est caché sera connu.
Aussi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres
sera entendu en pleine lumière,
ce que vous aurez dit à l’oreille dans le fond de la maison
sera proclamé sur les toits.
Je vous le dis, à vous mes amis :
Ne craignez pas ceux qui tuent le corps,
et après cela ne peuvent rien faire de plus.
Je vais vous montrer qui vous devez craindre :
craignez celui qui, après avoir tué,
a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne.
Oui, je vous le dis : c’est celui-là que vous devez craindre.
Est-ce que l’on ne vend pas cinq moineaux pour deux sous.
Or pas un seul n’est oublié au regard de Dieu.
À plus forte raison les cheveux de votre tête sont tous comptés.
Soyez sans crainte :
vous valez plus qu’une multitude de moineaux. »

Source : AELF

Méditation Père Bernard Devert

Méfiez-vous, dit Jésus à ses disciples – il s’adresse aussi à nous ce matin - le levain des pharisiens est celui de leur hypocrisie.

Dans le monde juif de l’époque, les rabbins utilisaient l’image du levain pour parler de corruption. Christ reprend la même comparaison pour parler des difficultés qu’il rencontre avec ses adversaires qui cherchent à lui tendre des pièges en disqualifiant sa parole.

Les disciples associent le levain au pain, pour être préoccupés par le fait qu’ils ont peur d’en manquer.

Quel quiproquo entre Jésus et ses auditeurs, fussent-ils proches !

Aussi pour les rejoindre sur leur terrain, Jésus oriente la Parole vers un bouleversant inattendu avec des chiffres :

dans l’évangile de Marc, il leur demande : que reste-t-il après la multiplication des pains : sept corbeilles et douze poissons, mais alors ce petit reste que signifie-t-il ?

dans l’évangile de Luc, il leur précise qu’ils n’ont rien à craindre, les cheveux de leurs têtes ne sont-ils pas tous comptés, leur rappelant qu’ils valent plus qu’une multitude de moineaux.

Le pain de vie ne manquera jamais aux cœurs lézardés par l’espérance, qui peuvent s’écrier comme les disciples sur leur chemin d’Emmaüs « reste avec nous, il se fait tard ».

La fraction du pain est alors la fraction d’une éternité partagée.

Il est de ces nourritures qui nous font découvrir le vrai manque. Que reste-t-il alors ? l’inouï d’une montée dans nos vies que Péguy exprime magnifiquement, disant qu’il y a un double recrutement des saints dans le ciel, ceux qui n’ont pas fait jouer l’espérance et ceux qui ont fait jouer l’espérance. Ceux dont on n’a jamais rien craint de sérieux et ceux qui ont failli désespérer.

Reste avec nous Seigneur. Avec toi il n’est pas si grave de parfois désespérer pour découvrir que ce temps est aussi celui qui nous change, pour devenir moins sûrs, mais plus aimants, plus humains.

Oui, le levain que tu nous offres, Seigneur, ne serait-il pas le ciel, une grandeur en croissance pour reprendre les mots du grand théologien Karl Rahner.

Entendons le ciel comme le cœur, suivant la belle expression de Maurice Zundel.

Oui, le royaume du cœur est celui du levain. Lève-toi, marche, viens à ma suite, dit le Christ.

Tout s’ouvre, nos tombeaux ne nous enfermeront pas, notre pâte humaine est marquée à jamais par le levain de l’Amour.

Prière de la communauté

Notre Père

Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. Amen

Merci ! 284 personnes ont prié

5 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

loader

L'Évangile commenté AUDIO 📻

Je m'inscris