Le chemin du paresseux est un buisson de ronces

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Le chemin du paresseux est un buisson de ronces. Proverbes 15,19

Prions l'Esprit Saint pour ne pas succomber à la paresse

Méditation

 La main active aura le pouvoir, le paresseux aura les corvées ! (Proverbes 12,24)

Pour aller plus loin

La paresse dans le livre des proverbes

Le mot paresse, qui est abstrait, n'apparaît pas beaucoup dans le livre des proverbes (une seule fois en 19,15) des proverbes (une seule fois en 19,15). En revanche, il est souvent question du paresseux : c'est beaucoup plus concret ! Le paresseux agit (ou n'agit pas !) de telle ou telle façon. Voilà ce que vont décrire les nombreux proverbes qui en traitent. Ces proverbes sont comme une mise en lumière de la manière de faire du paresseux, ils sont comme une révélation de la paresse.

Le chemin du paresseux est un buisson de ronces (Proverbes 15,19)

Un chemin non entretenu devient impraticable. Des ronces y poussent vite. Quand il a besoin d'y passer, le paresseux est contraint à des efforts énormes alors qu'il aurait suffi d'arracher quelques mauvaises herbes de temps en temps pour qu'on puisse y circuler.

Les exemples concrets où s'applique ce proverbe pullulent :

  • la maison qui n'est pas entretenue devient impossible à réparer.
  • L'examen qui n'est pas préparé en amont devient une épreuve insurmontable.
  • La chambre qui n'est pas rangée régulièrement devient un taudis ou bien vous perdez du temps à chercher tout, tout le temps.
  • Vous avez mal au dos, et vous savez qu'il faut faire un peu d'exercice… mais vous remettez à demain. Finalement, les problèmes de dos s'aggravent.

Avec humour, l'auteur du livre des Proverbes écrit aussi au chapitre 24 : « Je suis passé près du champ d'un paresseux, près de la vigne d'un homme écervelé. Voici que des broussailles avaient poussé partout, le sol était couvert de ronces, la murette en pierres était par terre. Voyant cela, moi, je réfléchis ; je regarde et j'en tire une leçon : un somme par-ci, une sieste par-là, s'allonger un moment, se croiser les bras, et voilà que survient la pauvreté qui rôdait, la misère, comme un garde bien armé. » « Comme un garde bien armé » : une fois qu'elle est là, difficile d'échapper à la misère !

Vinaigre sur les dents, fumée dans les yeux, tel est le paresseux pour ceux qui l'emploient (Proverbes 10,26)

C'est une évidence, le paresseux se rend la vie difficile, mais il est bien gênant aussi pour ceux qui l'entourent (Pensons aux enfants paresseux et aux maux qu'ils infligent à leurs pauvres parents !) Retards habituels, vérification constante de ce qu'il fait, répétition des consignes, préparation d'un plan B au cas où il n'aurait pas fait le travail : certaines personnes donnent plus de travail à les faire travailler que faire le travail soi-même.
On peut camoufler cette paresse sous de beaux atours : Un jour S. Philippe Néri entre dans un couvent de religieuse et voit une sœur balayer la cour d'entrée. Elle n'a pas beaucoup d'ardeur et visiblement s'ennuie terriblement à cette tâche. Il lui demande : « Ma sœur, est-ce que vous balayez pour l'amour de Dieu ? – Oh, oui, bien sûr, nous faisons tout pour l'amour de Dieu ici. – Ça ne m'étonne pas, parce que si c'était pour que ce soit propre, vous le feriez autrement ! »

Le paresseux soupire, et rien ne vient (Proverbes 13,4)

Il soupire après des rêves ! Il en a beaucoup, mais il rechigne devant les efforts pour les réaliser. On peut rêver devenir un grand pianiste, mais tous les grands musiciens sont le fruit de patients efforts, repris pendant des années et des années. On peut aussi rêver d'apprendre l'anglais, en allant même jusqu'à acheter une méthode Assimil, mais dès qu'il faudra se mettre au travail : « rien ne vient » !
Avoir un grand projet est bon, c'est même très bon, une vertu est liée aux grands projets : la magnanimité. C'est la vertu qui nous permet de nous lancer dans une œuvre d'envergure. Elle est très liée à une autre vertu : la patience, qui donne de tenir dans un projet. Le paresseux peut avoir quelque chose qui ressemble de loin à la magnanimité (sauf que la magnanimité est réaliste, le paresseux rêve…), mais il ne possède pas du tout la vertu de patience. Il n'arrive pas à tenir un tout petit peu dans l'effort.
C'est bien dommage, car souvent, les premiers résultats positifs donnent de l'élan pour aller plus loin. Le paresseux ne peut même pas faire cette expérience. C'est par de petits actes concrets que l'on construit sa vie. Le paresseux préfère rester dans le rêve, mais rien ne vient.

La paresse fait tomber dans l'apathie : l'homme indolent aura faim. (Proverbes 19,15)

L'apathie est cette maladie de l'âme qui consiste à ne plus s'émouvoir de rien : plus de joie ni de tristesse, plus d'envie ni de répulsion, finalement : plus de vie du tout ! Le paresseux, à force de ne rien faire n'a plus aucun enthousiasme, pire, il ne s'attriste même plus de son sort. Rien ne l'attire, aucun aiguillon ne peut le faire bouger. Quand la paresse est bien ancrée, jamais le paresseux ne se couche avec la satisfaction d'un travail bien fait ! Chaque journée est tristement semblable à la précédente et à celle qui suivra.
Ce que nous révèle ce proverbe, c'est l'enchaînement qui va de la paresse à l'apathie, et quand celle-ci est installée, plus de réaction possible ! L'indolent, celui qui ne se donne pas de mal, devenu incapable de s'émouvoir, ne réagira pas à l'appauvrissement qui menace : finalement, il aura faim.
Outre la vie sans saveur et sans relief dans laquelle est plongé le paresseux, nous pouvons donner une interprétation plus spirituelle à ce proverbe. La paresse dans le domaine spirituel (absence de prière ou de recueillement durant les temps de prière) produira à long terme une sorte d'apathie spirituelle c'est-à-dire une incapacité à goûter les choses qui plaisent à Dieu. Cette absence de goût, qui peut aller jusqu'au dégoût, empêchera finalement de nourrir son âme. L'homme indolent aura faim (spirituellement), ce qui est bien plus grave que la faim matérielle, celle-ci est ressentie par l'estomac, tandis que la faim spirituelle ne fait pas forcément mal et elle nuit à la vie de l'âme.
La fidélité à la prière, même dans l'aridité, est le seul antidote connu à cette paresse spirituelle (qui est l'acédie dont je parlais plus haut).

Le paresseux dit : « Un lion dehors ! Si je sors, je suis mort ! » (Proverbes 22,13)ou encore : « Le paresseux dit : Il y a un fauve sur le chemin, un lion qui rôde par les rues ! » (Proverbes 26,13)

Pour justifier sa paresse, le paresseux imagine volontiers des risques : « J'irais bien à la messe dimanche, mais il risque de pleuvoir et comme l'église est glaciale, j'ai peur de prendre froid. Il est sans doute mieux que je reste à la maison, d'ailleurs qu'est-ce qu'il y a à la télévision ? »
Le paresseux ne prend aucun risque ! Et il invente des obstacles et des difficultés qui vont l'empêcher de se lancer et surtout de faire un effort. « Si je me lance dans la lecture de ce gros ouvrage, j'ai bien peur de ne pas arriver au bout. Autant ne pas commencer ! » « Si je prépare ce concours et que je le rate, je ne m'en remettrais pas. » « Si j'entame ce grand nettoyage, je vais probablement gêner les voisins ; je ne veux pas avoir de problème avec eux… » Si nous prenons l'habitude de réagir à toute difficulté en faisant marche arrière ou en évitant les obstacles, nous pouvons sérieusement nous compliquer la vie.

Le paresseux plonge sa main dans le plat : quel effort pour la ramener à sa bouche ! (Proverbes 26,15)

J'avoue que cela ne m'est heureusement jamais arrivé, la gourmandise me sauve ! Mais l'idée de ce proverbe est à chercher un peu plus loin que l'image employée : le paresseux commence quelque chose, qui pourtant lui plaît, et ne finit pas. Il commence un bon livre, mais ne va pas jusqu'au bout ; il nettoie sa cuisine, mais ne touche pas au four bien encrassé… Bien souvent, il est bloqué par sa paresse. Il peut avoir de très bonnes idées, mais ne va jamais jusqu'au bout.
Un paresseux que je connais vit dans une saleté repoussante. Il a eu l'excellente idée d'acheter un aspirateur. Six mois après, l'engin est toujours dans son entrée, soigneusement protégé dans son emballage…

Le paresseux se croit plus sage que sept qui répondraient à bon escient. (Proverbe 26,16)

Un proverbe juif dit aussi, dans un sens assez proche : « le sage cherche la sagesse, le sot l'a trouvée. »

Dans Pv 26,16, le chiffre 7 a son importance, dans la Bible il signifie plénitude ou perfection : le paresseux se croit investit d'une plénitude de sagesse. Sa manière de vivre lui paraît particulièrement judicieuse. À tel point qu'il se moque de ceux qui travaillent beaucoup ! Mieux vaut prendre la vie du bon côté et s'accorder du bon temps comme lui !
Mais comme il peut souvent être pris en flagrant délit de paresse, par ses retards répétés, par ses engagements non tenus ou ses tâches laissées en plan, il lui arrive très souvent de mentir pour s'en sortir. Il se trouve rusé, plein de finesse ! Il ment tellement qu'au bout d'un moment, il ne sait plus discerner le vrai du faux. Il triche facilement (y compris avec la sécurité sociale ou le fisc…)
Comme il se croit vraiment « sage », il parle beaucoup : il a un avis éclairé à donner sur tous les sujets. Il sait aussi critiquer les autres, critiquer les hommes politiques, longuement, sans avoir la moindre envie de s'investir réellement pour le bien commun. En parlant beaucoup, sur tous les sujets, le paresseux se donne l'illusion de faire quelque chose.

La main active aura le pouvoir, le paresseux aura les corvées ! (Proverbes 12,24)

La parabole des mines (Lc 19,11-28) illustre bien ce proverbe. Celui qui a travaillé pour faire rapporter dix mines reçoit l'autorité sur dix villes. On peut lui faire confiance. Quant au paresseux, il ne recevra que des tâches subalternes et inintéressantes.

En automne, le paresseux ne laboure pas ; au temps de la moisson, il cherche… et il n'y a rien ! (Proverbes 20,4)

Ce qui est étonnant, c'est qu'il cherche ! Il s'attendait à une récolte ! Mais non, la réalité est autre : pas de labour, pas de moisson ! Pas de travail durant l'année, pas de concours réussi ! Pas d'investissement dans une œuvre, pas de résultat ensuite ! Le paresseux s'imagine toujours qu'on peut réussir sans effort.

Les désirs du paresseux le tuent, car ses mains refusent de passer à l'acte. (Proverbes 21,25)

Normalement, nos désirs nous font vivre. N'est-ce pas parce que nous désirons une réalité que nous nous mettons au travail pour l'obtenir ? Que ce soit un bien matériel, l'amélioration d'une relation avec quelqu'un, une connaissance (par ex. : le désir de connaître l'histoire de France), etc.
Le paresseux se découvre divisé en lui-même. Il a des désirs, et souvent de très bons désirs, mais il n'a pas la force de faire ce qu'il faut pour qu'ils se réalisent. C'est tuant !
On peut interpréter autrement ce proverbe : les désirs d'un paresseux sont de se reposer, de se ménager, de dormir… rien de profondément enthousiasmant, rien qui entraîne la vie. Au fur et à mesure qu'il reste asservi à ses désirs, il entre dans la mort. Il a une vie « mortelle » ou mortellement ennuyeuse !

La porte tourne sur ses gonds, le paresseux se retourne sur son lit. (Proverbes 26,14)

J'aime beaucoup ce proverbe plein d'humour. Le paresseux a un champ d'activité aussi étendu qu'une porte qui tourne sur ses gonds : il ne va plus loin, il ne le peut pas.

Au long du jour, [le paresseux] va de désir en désir, tandis que le juste donne sans compter (Proverbes 21,26)

Le paresseux va de désir en désir. Apparemment, il y a de la vie ! Mais la deuxième partie du proverbe fait une opposition avec l'attitude du juste qui, lui, donne sans compter. Aller « de désir en désir » est, selon ce proverbe, contraire à « donner sans compter ». J'en conclus qu'il s'agit de désirs égoïstes. Le paresseux semble à la remorque de ses désirs égoïstes, qui varient constamment, alors que le juste est capable d'unifier sa vie dans le don de lui-même.
Autrement dit, allant de désir en désir, le paresseux cherche continuellement (au long du jour) ce qui lui est agréable. Il est le jouet du désir du moment. Il s'investit successivement dans de nombreuses directions. Il n'a pas de projet unificateur dont l'intention coordonnerait ses efforts. C'est une autre forme de la paresse : elle ne consiste pas à rester allonger toute la journée, mais au contraire, elle paraît très active. De fait, paradoxalement, la suractivité peut être une forme de paresse !
[...] Pour le paresseux qui va de désir en désir, c'est même la seule source de son activité ! Il peut ainsi s'activer toujours mais sans jamais faire ce qu'il doit faire. Il est, comme dit S. Paul, « affairé sans rien faire » (2 Thessaloniciens 3,11). Il erre « de désir en désir ».

Pourquoi la suractivité ?

Un tempérament actif pousse à se lancer dans de nombreuses activités. Par exemple : les engagements en début d'année !… « Mon fils, ne te lance pas dans beaucoup d'entreprises : si tu les multiplies, tu ne t'en tireras pas sans dommage. Même en courant, tu n'aboutiras à rien et tu ne pourras pas t'en sortir par la fuite. (Sirac 11)

  • Derrière la suractivité, il y a souvent une mésestime de soi. Mon activité me rassure sur ma propre valeur : puisqu'on a autant besoin de moi, c'est que je suis vraiment indispensable, et même irremplaçable !
  • Certaines personnes qui apparaissent comme totalement données aux autres peuvent souffrir en réalité d'une incapacité à dire NON. Jésus, lui, a parfois dit NON. Par exemple, alors que Pierre et les premiers disciples le cherchaient pour l'inviter à continuer à faire des miracles à Capharnaüm, Jésus répond : « Aux autres villes aussi, il faut que j'annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c'est pour cela que j'ai été envoyé. » (Luc 4,43)
  • S. François de Sales enseigne que vouloir faire trop de choses est une tentation qui vient du diable. Quand il voit quelqu'un de généreux qui cherche à servir Dieu, le diable suscite de nombreux désirs qui sont de bons désirs, pour que la personne se lance dans plusieurs directions, et finalement fasse tout mal.
  • Pour nous aider à aller de désir en désir, la modernité a inventé le surf sur internet. Autant cet outil fabuleux qu'est un ordinateur ou un smartphone peut être pratique, autant il peut nous faire perdre un temps considérable pour rien, simplement pour aller de désir en désir…

Pour lutter contre la suractivité

Viser la détente… comme un arc toujours tendu perd sa force, une personne toujours sous tension va se dégrader. Elle doit donc ménager du temps pour :

  • Détente spirituelle : temps de prière, journée spi, retraite.
  • Détente relationnelle : temps d'intimité avec son conjoint (devoir de s'asseoir), sortie avec les enfants, entretien des vraies amitiés,
  • Détente physique : prendre du repos ! (C'est un devoir !)

Pour nous pousser à ces détentes vitales, le Seigneur a mis en place le dimanche (parmi les talents qu'il nous donne) : jour de repos. Ce repos hebdomadaire qui permet la détente dans les domaines énumérés est capital à l'équilibre humain. Il préserve de la suractivité qui est souvent liée à la dispersion, obstacle connu à l'épanouissement des talents confiés par le Seigneur.
C'est paradoxal : terminer un enseignement sur la paresse en insistant sur le repos… peut-être que ce n'est pas si bête ?

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https://www.abbayedemaylis.org/2020/11/05/revelation-sur-la-paresse/

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Lettre aux Ephésiens 5, 8-11

Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière ; conduisez-vous comme des enfants de lumière – or la lumière a pour fruit tout ce qui est bonté, justice et vérité – et sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur. Ne prenez aucune part aux activités des ténèbres, elles ne produisent rien de bon ;

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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