Jour 2 - Demandons la grâce de l'acceptation

La vie est un combat, accepte-le. - Sainte Mère Térésa

Méditation audio

[ TEXTE DE LA MÉDITATION CI-DESSOUS : ] 

« Lâche prise, tu y penses trop ! »... « Tu verras c'est quand tu accepteras la situation, qu'enfin ça arrivera ! »... « Tu as déjà tellement de chance par ailleurs, abandonne et arrête de te débattre »...

Voici des exemples de paroles maladroites et blessantes que peuvent fréquemment entendre les couples en espérance d'enfant. Ces conseils, souvent non sollicités et mal avisés, tendraient à faire passer l'acceptation pour de la résignation, ou pour de la capitulation, ou même encore pour de l'attente passive, ou pour un déni de réalité. Or l'acceptation n'est rien de tout cela !

L'acceptation c'est dire OUI intérieurement à la réalité de ma vie.

Mais comment accepter ce qui nous parait inacceptable ? Comment dire oui à une réalité qui nous révolte ou qui nous blesse ?

Quand ma vie ne correspond pas à celle dans laquelle je m'étais projetée, il peut être difficile de demander au Seigneur cette grâce de l'acceptation. On peut alors avoir l'impression de devoir renoncer à ce désir profond de transmettre et d'accueillir la vie. Mais demander cette grâce ne signifie pas se résigner à ne pas ou à ne plus avoir d'enfant.

L'acceptation ne revient pas à confesser « Ma vie est finalement si bien ainsi » ! Ce oui intérieur signifie plutôt : « Oui, pour le moment la réalité de ma vie est ainsi ». Dans ce processus d'acceptation, il ne s'agit pas de nier le manque éprouvé mais plutôt de l'accueillir comme un élément de ma réalité ; même s'il n'est pas toute ma réalité, car cette souffrance ne me résume pas.

Dans la Bible, au psaume 36, le psalmiste décrit un combat entre le juste et l'impie : l'homme est alors confronté au choix de deux chemins. Il me semble que ce combat peut sans doute être interprété comme le combat intérieur qui anime souvent notre propre cœur. « La vie est un combat accepte-le ! » nous disait Sainte Mère Térésa. Au verset 5 de ce psaume, il est indiqué à l'homme une voie à suivre dans ce combat : « Dirige ton chemin vers le Seigneur, fais-lui confiance, et lui, il agira. » (Psaume 36, 5)

Ainsi le psalmiste semble nous dire : la grâce de l'acceptation permet l'abandon qui conduit à la confiance. L'acceptation fait entrer dans une attitude filiale vis-à-vis du Père qui accueille et qui console, telle la parabole du fils prodigue.

« Diriger son chemin vers le Seigneur » est une invitation à se laisser conduire par Dieu sur le chemin de la confiance. C'est un mouvement qui dynamise et qui apaise en même temps, car c'est une démarche libératrice.

Il me semble en effet que l'acceptation est un acte libérateur dans le sens où il peut libérer de la prison des sempiternels pourquoi qui peuvent tourner en boucle dans la tête quand l'attente d'un enfant est éprouvante. Ces pourquoi sont inévitables mais restent souvent sans réponse. Le chemin d'acceptation et d'abandon face à cette réalité imprévue qui nous dépasse est souvent long.

Quand cette grâce de l'acceptation est reçue, elle permet d'affronter la réalité sans chercher à tout prix de raisons à cette épreuve. Mais plutôt de commencer alors à se poser des questions commençant par Comment ?. Des comment qui peuvent permettre de rester dans une dynamique de vie.

Comme l'homme du psaume 36 est face à deux chemins, les couples en espérance d'enfant sont sans cesse devant deux voies : mettre sa vie entre parenthèses au risque de se laisser enfermer dans l'engrenage invivable entre attente et déception ou accepter d'avancer et de construire malgré tout.

L'acceptation apporte un apaisement qui accroît le discernement face aux "comment". L'acceptation n'est donc pas une attente passive sinon elle est résignation. Dans sa dimension chrétienne, l'abandon - aussi antinomique que cela puisse paraître - est actif !

Mais la seule volonté humaine ne suffit pas à le décider, le secours du Seigneur est nécessaire afin de surmonter l'insurmontable, d'accepter l'inacceptable. Nous pouvons donc lui confier tous ces couples en espérance d'enfant pour qu'Il leur accorde la grâce de l'acceptation. Grâce qui conduit à la paix et à la confiance. Grâce qui permet dans la vie de chacun de trouver un juste équilibre entre le don et l'abandon, entre le faire et l'être.

(par Clémence Delorme, conseillère conjugale et familiale)

Témoignage

Nous étions mariés depuis 10 ans et faisions partie du groupe des "infertilités non expliquées".

Nous avons choisi de ne pas suivre le parcours de la PMA qui nous promettait pourtant "votre bébé dans vos bras dans un an"... C'était un choix éthique et un désir de suivre le Christ. Je pensais qu'avec un tel sacrifice, le Seigneur nous "récompenserait " par des grossesses naturelles.

Mais non...

Nous nous sommes engagés dans le parcours de l'adoption. Pour ma part, c'était la seule fenêtre que je pouvais entrevoir dans ce tunnel. Je suis partie vivre une semaine en solitude dans l'ermitage d'un monastère. Ma prière était de pouvoir accueillir pleinement, comme un vrai cadeau et non comme "un lot de consolation", l'enfant qui nous serait confié par adoption. Cela s'est doucement inscrit en moi, une grande paix est venue. J'ai alors pu commencer à porter pleinement cet enfant dans mon cœur.

Trois mois après, nous avons été appelés pour venir chercher notre petit garçon. Il avait été confié à l'orphelinat la même semaine que celle de ma retraite.

Quelques mois après, nous entamions une procédure pour une deuxième adoption. 2 ans de parcours du combattant où toutes les portes se refermaient de façon inexpliquée.

Épuisement, tristesse, incapacité pour moi d'imaginer notre premier enfant, Enguerrand, comme fils unique.

Mon mari me demandait de lâcher prise : "c'est comme si tu tapais avec ta rame dans l'eau de toutes tes forces depuis 2 ans mais que la barque n'avance pas. Il va peut-être falloir accepter de n'avoir qu'un enfant."

Notre dossier restait bloqué entre 2 pays....

Quelques mois après, nous avons pu suivre une session centrée sur le couple, selon la théologie de Jean-Paul II. Cheminement intense qui nous a permis de remettre notre couple au centre de notre vie, sous le regard de Dieu.

En revenant de cette retraite, nous avons fait une prière tous les deux pour confier notre vie au Seigneur, quel qu'en soit le chemin... 

Alors que nous soufflions la bougie, le téléphone sonne... " Holà vous allez bien? Votre petit garçon va bien? Vous pouvez lui annoncer qu'il est grand frère ! Venez chercher votre deuxième enfant dès que possible." Nathanaël (qui signifie qui est donné par Dieu !) est arrivé dans notre famille. Deo Gracias !

Donne nous Seigneur la grâce de lâcher prise pour Te laisser faire.

Dorothée

Chant pour se recueillir


Pour conclure, prenons ensemble la belle prière pour les couples en espérance d'enfant

Prière de la communauté

Prions pour nos proches, en espérance d'enfant

Seigneur, Envoie ton Esprit Saint, Esprit de force et de consolation, Sur les couples en espérance d'enfant. Bénis-les et inonde leur cœur de tes grâces : De la crainte, fait naître l'espérance, De la résistance, fais naître la confiance, De la culpabilité, fais naître la bienveillance, De la confusion, fais naître le discernement, De l'épreuve, fais naître un amour conjugal fortifié, De la souffrance, fais naître la joie, De l'attente, fais naître une féminité rayonnante, De la vulnérabilité, fais naître la fécondité. Seigneur, Tu connais leur désir de donner la vie, d'être parents, Et d'éduquer avec foi, espérance et charité les enfants qui leur seront confiés. Viens combler leur attente et viens consoler leurs cœurs blessés. Avec confiance, je te confie tout particulièrement………et………. Seigneur, À l'exemple de la Vierge Marie et de sa cousine Élisabeth, Viens exaucer celles et ceux qui espèrent la vie au delà de toute espérance. Pour que leur âme exalte ton Saint Nom, Que leur esprit exulte en toi notre Sauveur. Amen

Merci ! 1650 personnes ont prié

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Espérance d'enfant : 8 jours de réflexion et de prière

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